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Auteur: Liana POP

Titre:
Controle des representations


Abstract/Résumé: La recherche s’inscrit dans la section de pragmatique B 2. Cohésion et cohérence discursive : traitement et représentation. Son but est d’identifier, dans des discours spontanés, des stratégies méta-communicatives du locuteur. Par contrôle des représentations nous entendons ici les hypothèses du locuteur, pendant la production du discours, sur les représentations possibles de ce qu’il dit. Partant de traces linguistiques (approche discursive), nous les associons à des concepts interprétatifs (approche cognitive). La recherche se limite à ce qui peut être un sous-module de la théorie de l’esprit: le sens de l’auditeur (hearer’s meaning), consistant dans l’attribution d’interprétations aux énoncés (interpretation attribution) par le locuteur lui-même. Plusieurs autres concepts liés à l’interprétation de la parole seront utilisés : discourse comprehension (Dijk 1982), speech comprehension (Aitchison 2003), mind-reading, représentation sociale, stéréotype, prototype, relevance graduelle, etc. Le corpus consiste en des discours essentiellement oraux – quotidiens, politiques, électroniques – sur lesquels on observera des jugements de relevance, des ajustements sémantiques, l’anticipation des malentendus, etc. Sans se proposer comme un classement, les opérations méta-communicatives et méta-cognitives identifiées sont : 1. Explicitation des méta-représentations – identifiée par des marqueurs thématisant les processus interprétatifs: comprendre, laisser supposer, imaginer, voir, prendre pour, trouver, devoir être, je dirai que, flairer... 2. Contrôle sur les conditions de réussite des représentations – identifié dans les marques de back channel du locuteur (mémoire de contrôle), vérifiant si le récepteur suit son discours et, partant, est en train de construire une représentation : tu me suis ?/vous me suivez ? ; tu vois ?/(vous) voyez ?, marqueurs de recherche d’approbation discursive (RAD). 3. Empaquetage des informations – plusieurs marques, surtout de structuration, divisent le discours en paquets d’informations plus facilement traitables, donnant accès aux représentations voulues par le locuteur (intended meaning). 4. Ajustement du contexte (travail dans la mémoire discursive) – se fait pour augmenter la relevance des énoncés (marques : n’oublions pas que, j’ai oublié de vous dire que, faut dire que…) ; 5. Suppression de représentations (« inférences évitées ») – stratégies du locuteur d’écarter des effets possibles, par: - mention d’effets indésirables (marqueurs: cela ne veut pas dire que…, mais ne croyez pas que…) ; - désambiguïsation d’expressions vagues ; - interprétation d’expressions sémantiquement incomplètes ; - résolution référentielle. Les concepts de prototype, stéréotype, jugement de non relevance seront mobilisés pour expliquer ces opérations du locuteur.